Théâtre du sentier
Théâtre du sentier

              Le masque neutre

Le masque neutre est une dimen­sion de jeu qui prend sa source au profond de l’acteur.

Jacques Lecoq

Masque neutre

Le masque neutre

C’est le masque de base qui pilotera par la suite les différences des autres masques. C’est avec lui que l’on saura porter tous les autres. C’est un masque sans expression parti­culière ni personnage typique, qui ne rit ni ne pleure, qui n’est ni triste ni gai et qui s’appuie sur le silence et l’état du calme. La figure doit être simple, régulière et ne pas offrir de conflits.

La première fois que l’on met ce masque, il appa­raît comme un objet hétérogène qui nous gêne, qui nous étouffe. Puis, peu à peu, se sentant caché, on se risque à faire ce que l’on n’avait jamais fait dans la vie. Enfin, le masque étant assumé, une nouvelle liberté apparaît plus ride qu’à visage découvert.

Étant dépouillés de notre propre visage et de nos paroles, que nous savons très bien utiliser dans les rapports sociaux, le corps apparaît seul apte à nous porter dans le silence et nous commen­çons à le ressentir comme un événement. Avec lui, plus moyen de tricher. Le masque neutre, que l’on croyait fait pour se cacher, nous met à nu. Notre visage‑masque de la vie est tombé, le rôle qu’il jouait n’a plus de sens. Nous sentons chaque mouvement de notre corps avec plus d’acuité. Le jeu psychologique de l’œil n’est plus possible, la tête le remplace et tourne à sa place. Les gestes s’agrandissent et se ralentissent. Au début, on étouffait, main­tenant on respire largement.

Le masque neutre est une dimen­sion de jeu qui prend sa source au profond de l’acteur.

Jacques Lecoq

           Le masque expressif

Un comédien ne joue pas sous masque, il joue le masque.

Jacques Lecoq

Masque expressif

Les demi‑masques

Ce sont des masques parlants. Parler sous un demi‑masque, c’est trouver aussi la voix de ce masque, son langage, un style de jeu.

 

Les masques de la commedia dell’arte portent un jeu limite du corps, se manifestant dans des attitudes remarquables. On ne peut pas jouer sous un masque « comme dans la vie ». Il faut le soutenir au‑delà du natura­lisme, il faut le jouer, inventer ce qui prolonge­rait les dimensions de la vie et que la vie ne nous a jamais montré. Il est difficile de donner des recettes pour jouer sous masque. On peut, cependant affirmer que se voir jouer devant une glace n’apporte rien, il faut vivre avec.Un entraînement corporel est nécessaire, à base de mouvements qui détaillent le corps dans ses grandes attitudes, où chaque partie joue sépa­rément. Chaque mouvement doit être fait avec une motivation dramatique pour qu’il ne soit pas extérieur ou mécanique. Il faut faire at­tention à ne pas trop bouger et à s’appuyer sur des moments d’immobilité, sans quoi le mas­que ne porterait plus le jeu. Ne pas tomber dans l’esthétisme des mouvements mais être fidèle, « en direct », aux propositions de la vie, en agrandir le sens et non les formes. C’est le plus difficile Il existe des masques qui sont très beaux accrochés au mur et qui ne jouent pas. Ceux du théâtre prennent leur sens en bougeant. Il appartient au comédien de faire vivre cet objet et de faire découvrir au public la liaison mystérieuse du masque et de la vie. »

Jacques Lecoq

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